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L’été à Kingdom Fields, de Jon McNaught. – Dargaud, 2020.

L’avantage d’être Anglais, quand on fait de la bande dessinée, c’est qu’on ne se bouscule pas dans les allées. De là, peut-être le sentiment de silence et de solitude que produisent immanquablement les histoires de Jon McNaught. Histoire, on ose à peine le mot tant il s’y passe peu de choses : ainsi, que dira-t-on de L’été à Kingdom Fields, sinon qu’il raconte les vacances à la mer d’une mère de famille et de ses deux enfants ? Et c’est tout. Pas le moindre cadavre sur la plage, pas le moindre amour d’été, pas le moindre dépucelage… Des vacances, comme nous en avons tous plus ou moins connues, un peu mornes, un peu longues et qui laisseront pourtant un souvenir impérissable. Une tranche de vie ordinaire de cette classe moyenne qui, d’habitude, intéresse tellement peu de monde et que Jon McNaught parvient pourtant à rendre, sinon fascinante, du moins profondément attachante. Il le fait avec la douceur, la patience et l’acuité qui caractérisaient déjà ses albums précédents, et notamment Automne (Nobrow, 2012), prix Révélation du Festival d’Angoulême 2013. Jamais, sans doute on n’avait si bien senti le temps passer que dans ces pages aux couleurs de souvenir, où l’espace, tantôt se fragmente à l’infini en une multitude de cases minuscules, de détails fugitifs comme autant d’instantanés puis, peu à peu reprend son souffle jusqu’au profond soupir d’une pleine page à la force d’élégie. Les dialogues sont rares, on n’a pas grand-chose à se dire, en vérité, quand il ne s’agit que d’accompagner le silence. Le soleil succède à la pluie, la mer monte, elle descend, on se promène sur la plage… L’ado s’ennuie, se fait un vague pote et cuisine à feu doux sa testostérone. Plus perméable, la petite sœur engrange coquillages et souvenirs. Les goûts, les lumières, les odeurs, elle boit tout, sans même le savoir et demain, dans vingt, trente ans, tout sera encore là. Intact.

S’il n’en a pas la noirceur et le mordant, Jon McNaught est sûrement l’un des plus doués parmi les héritiers de Chris Ware, dont il partage l’efficacité graphique et la science du découpage, au service d’un esprit contemplatif encore assez rare dans un art plus coutumier du pif-pouf-pan. Et si les quelques velléités d’adaptation de Proust en bande dessinée se sont toutes soldées par de cuisants échecs, c’est sûrement parce qu’on n’avait rien demandé à Jon McNaught.

Yann Fastier

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